PUBLICATION: Le Devoir
DATE: 2003.07.19
Une coalition d'organismes communautaires réclame que le gouvernement canadien
renonce à expulser la centaine de réfugiés palestiniens originaires de camps
libanais et des territoires occupés qui vivent à Montréal depuis deux ou trois ans.
Dès lors qu'un demandeur de statut démontre aux autorités de l'Immigration
canadienne qu'il vient d'un camp de réfugiés palestiniens, on devrait lui
accorder l'asile, ont fait valoir les porte-parole de la Coalition contre la
déportation des réfugiés palestiniens, du Centre des femmes asiatiques et de
l'Union des forces progressistes, notamment.
En conférence de presse, hier, la coalition a exhibé une liste de 89 groupes et
associations canadiens appuyant cette position.
Le demandeur d'asile, Youssef Elloubani, en attente d'une réponse à sa demande
de refuge, a raconté les piètres conditions matérielles dans lesquelles vivent
les réfugiés palestiniens au Liban, où les services de base ne sont pas assurés
et où les perspectives d'un avenir décent sont totalement bloquées.
Par exemple, il leur est interdit de posséder une propriété, de pratiquer près
de 78 professions différentes, d'avoir accès aux services médicaux et de se
déplacer librement, a souligné la coalition.
Pour Amir Khadir, de l'Union des forces progressistes et qui, en sa qualité de
médecin, a visité des camps de réfugiés en Palestine, «ceux qui sont victimes de
répression dans les camps de réfugiés sont en droit de s'attendre à un
traitement humain quand ils viennent au Canada».
«Les réfugiés qui se retrouvent dans des camps sont censés être là pour un
temps. Il se trouve que l'avenir pour le peuple palestinien est bloqué depuis 50
ans», a-t-il fait valoir.
M. Khadir a dénoncé «l'ignorance crasse» de certains commissaires à
l'immigration qui étudient les demandes de refuge.
Heureusement, d'autres mieux renseignés reconnaissent qu'un Palestinien, sans
ةtat, qui a été réfugié toute sa vie et qui vit dans un camp palestinien de
réfugiés, est par nature persécuté, a-t-il ajouté.
Pour mettre un terme à des décisions disparates où les membres d'une même
famille n'obtiennent pas le même statut, la coalition a fait parvenir une lettre
au ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Denis Coderre, pour lui
demander de faire cesser les expulsions de réfugiés palestiniens vivant à
Montréal et de leur accorder la citoyenneté.
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PUBLICATION: Le Devoir
DATE: 2003.07.19
SECTION: LES ACTUALITةS
PAGE: A5
SOURCE: PC
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