LCN
Mise à jour : Le 20
juillet 2003 08:19:08
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(PC) - Au moins 250 personnes ont
manifesté leur appui dans les rues de Montréal, samedi, à une centaine de
Palestiniens «sans-État» originaires de camps libanais, confrontés à une
expulsion certaine après le refus par le ministère de l'Immigration du Canada de
leur demande de statut de réfugié.
Réunis sous l'égide d'une coalition
de 89 organismes communautaires, les manifestants ont réclamé une révision
complète des mécanismes de sélection des réfugiés qui, selon eux, ne permettent
pas de juger adéquatement du sérieux de chaque requête.
Selon les critères du ministère de
l'Immigration et de la Citoyenneté, seuls les demandeurs capables de prouver que
leur vie est menacée dans leur pays d'origine peuvent obtenir le statut de
réfugié.
«Ce critère va à l'encontre de la
quatrième convention de Genève, qui spécifie que toute personne persécutée en
raison de sa race, de sa religion ou de sa nationalité est considérée comme un
réfugié», a déploré Rabie Masri, le leader de la coalition.
Selon lui, les Palestiniens qui
proviennent de ces camps de réfugiés répondent à tous les critères de la
convention de Genève, puisqu'ils n'ont notamment pas le droit d'exercer
certaines professions ou de posséder une propriété, vivent dans de piètres
conditions, et n'ont pour la plupart aucune perspective d'avenir.
Pour Bashar, un Palestinien de 29
ans arrivé au pays en 2001 et dont la demande de statut réfugié vient tout juste
d'être refusée, les critères de sélection du Canada laissent une trop grande
place à l'arbitraire.
Les manifestants ont également
réclamé d'importants changements en ce qui a trait à la nomination des
commissaires de la Commission de l'Immigration et du statut de réfugié (CISR),
qui est qualifiée par plusieurs de haut lieu de la nomination partisane.
L'organisme avait notamment été
vertement critiqué, en mai 2001, par l'avocat Guy Bertrand, qui avait qualifié
de «honteuse et révoltante» sa procédure de nomination.
Selon une enquête menée par The
Gazette, 32 des 58 membres de l'organisme sont soit d'anciens dirigeants,
conseillers, députés ou candidats défaits du PLC ou du PLQ, soit des amis ou des
parents de libéraux influents.
Deux de ces commissaires, Yves
Bourbonnais et Roberto Colavecchio, sont d'ailleurs soupçonnés par la GRC
d'avoir participé à un réseau de corruption par lequel ils auraient reçu des
pots-de-vin en échange de jugements favorables à des demandeurs.
En 2002, sur un total de 39 521
requêtes, la CISR a accordé le statut de réfugié à 47% des demandeurs. Le taux
est sensiblement le même (entre 44% et 48%) pour les trois années précédentes.
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